La direction du SDIS 87 reconnue RESPONSABLE dans un cas de souffrance psychologique au travail.
La souffrance psychologique d’un agent du sdis a été officiellement reconnue en accident du travail par la commission de réforme du centre de gestion de la Haute-Vienne.
Depuis la mise en place de la restructuration, nous avons eu de cesse de dénoncer le danger et la dégradation des conditions de travail des agents placés sur des demi-postes qui sont à nos yeux totalement inadaptés pour travailler dans de bonnes conditions.
Aujourd’hui nous y sommes !!! Un agent occupant un de ces demi-postes directement rattaché au directeur départemental a vécu l’inadmissible ! Cela a conduit cet agent à craquer complètement ! Ce fonctionnaire est victime d’un syndrome médical caractérisé par un épuisement professionnel dû à une insuffisance de sollicitation professionnelle, associé à des problématiques de management en lien direct avec le comportement de sa hiérarchie.
Cette même hiérarchie a refusé de reconnaître sa part de responsabilité dans l’état psychologique de l’agent et l’a obligé à entamer des démarches administratives et médicales lourdes qui ont eu des conséquences sur l’aggravation de son état de santé. Mais cette procédure s’est retournée contre la direction du SDIS.
Après un avis de la médecine du travail du centre de gestion, après une expertise psychiatrique demandée par le supérieur hiérarchique de l’agent directement impliqué, la commission de réforme du centre de gestion a statué. Elle a reconnu la responsabilité directe de la direction du SDIS87 dans la dégradation de l’état de santé du fonctionnaire ! Le service est donc coupable et responsable de l’arrêt de travail de cet agent. La reconnaissance en accident du travail est actée à l’unanimité de cette commission. L’imputabilité du service est indéniable.
Notre détermination est totale et notre vocation pour la défense du service public et des agents du sdis toutes filières confondues est entière. Notre syndicat a accompagné cet agent dans toutes les étapes de la procédure. Malheureusement, nous ne pouvions siéger au sein de cette commission. C’est pour cela que nous avons fait appel à nos collègues de la CGT qui nous ont prêté main forte et ont défendu le dossier pour nous. Au vu de la gravité des faits rapportés et des pièces du dossier, ils sont maintenant sensibilisés aux problématiques de notre institution et seront attentifs sur d’éventuels prochains cas qui pourraient être traités au sein de cette commission de réforme.
La restructuration du SDIS 87 et la nouvelle direction ont accentué des problématiques de risques psycho-sociaux déjà très installées et très prégnantes au sein de notre établissement.
Depuis 2014, notre syndicat s’est emparé du dossier des RPS et c’est comme cela qu’en juillet 2016 un audit mené par une société extérieure au SDIS a conclu dans un rapport précis un diagnostic des RPS extrêmement grave et inquiétant pour la santé des agents.
« La conscience d’appartenir à un groupe à part, au-dessus des droits et des devoirs en raison du port de l’uniforme, a été porté à son paroxysme pour combler les manques managériaux et s’assurer le soutien d’une partie des agents » (…)
« L’absence de contre-pouvoir au sein du SDIS 87 a généré des problèmes récurrents de management à tous les échelons. Une forme de toute-puissance s’est instaurée, imposants des relations complexes et des difficultés pour réaliser leur travail dans des conditions correctes » !!
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? A quoi a servi cet audit ?
Le constat était probant et alarmant en 2016 ; le changement d’organigramme avec un projet de service et une restructuration devaient être des réponses et des solutions pérennes pour éviter une dégradation des conditions de travail déjà dénoncée !!!
La compétence et la reconnaissance professionnelle des agents, notamment des personnels administratifs et techniques (tous grades et fonctions confondus), sont bafouées au profit d’un corporatisme d’un autre temps, par un autoritarisme du galon inacceptable dans l’administration et par de la discrimination de filière. Ceci est une politique du mépris qui entraîne un clivage de plus en plus profond et des dysfonctionnements organisationnels et managériaux.
Nous n’admettons pas l’irrespect et la dévalorisation que vivent certains agents du SDIS 87, nous mènerons tous les combats pour dénoncer les pratiques qui se sont insidieusement instaurées au sein de notre institution. Des conflits pourront aussi se mener devant les tribunaux, si cela le nécessitait. Les devoirs des fonctionnaires ne s’appliquent pas uniquement aux fonctionnaires exécutants, mais à l’ensemble des strates hiérarchiques de notre administration.
Certains d’entre vous sont déjà en arrêt, d’autres sont sur le point de l’être et les conditions de travail des agents se dégradent de jour en jour. La médecine du travail doit en être informée.
En parallèle, le syndicat FO est là pour vous défendre et vous protéger. Nous ferons une remontée systématique de ce que vous vivez au quotidien, au sein des instances paritaires qui statuent sur le fonctionnement du SDIS et aux élus qui composent le conseil d’administration.
La plus grande richesse de notre entité, de nos convictions et de nos valeurs se trouve être le facteur HUMAIN. Or c’est ce qui est détruit depuis des années par l’absence de réels managers et par une politique de gestion de projets menée uniquement à travers le prisme du chiffre et de la statistique.
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